MiCare : l’intégration par la formation

Quelques mots timides, des sourires émus : Marianne, Amalia Margarita, Rafaela et Asoka sont impressionnées mais heureuses d’être à Paris pour recevoir leur attestation de participation à la formation MiCare. Elles sont surtout fières de figurer parmi les 78 candidates qui ont pris part à ce projet européen, dont 19 ayant suivi le parcours en France.

Pour ces femmes issues de pays tiers, MiCare constitue une opportunité de se former à l’accompagnement des personnes âgées à domicile. On estime en effet que d’ici 2050, dans l’Union européenne, les séniors (+65 ans) représenteront près de 30 % de la population totale*. Parallèlement, la population d’origine étrangère, et en particulier les femmes, est déjà très active dans le secteur (1 salarié sur 5), mais pas ou peu formée. C’est là la substance du projet MiCare : permettre, par la professionnalisation, la rencontre entre un secteur sous tension et des personnes étrangères en quête d’intégration et de qualification.

Dans le cadre de MiCare, les candidates ont suivi un parcours spécifiquement pensé et construit avec nos partenaires autrichiens, espagnols, finlandais, italiens et français, pour répondre aux particularismes culturels des apprenantes, et aux attentes divergentes selon les pays d’activité de ces futures professionnelles.

« Partir du postulat que les personnes n’ont rien, viennent de nulle part, et qu’il faut les former de A à Z, c’est faux, explique Nadège Turco, Directrice déléguée d’IPERIA. Quand on arrive d’un pays tiers, on a automatiquement un vécu, des connaissances et des compétences. […] Nous regardons les compétences, nous construisons les parcours. […] Notre choix est l’individualisation pour arriver jusqu’au métier et pénétrer le domicile dans les meilleures conditions ».

Bâti à partir d’un référentiel définissant les compétences clés requises, le parcours MiCare repose notamment sur un outil de positionnement compétences que nous avons conçu et une formation de 42 heures constituée de 5 modules :

• Notions de base du métier d’assistant de vie dépendance
• Identifications des besoins des bénéficiaires de soins
• Prestations de soins et d’accompagnement
• Entretien du cadre de vie
• Recherche d’emploi

En France, c’est l’organisme 1901 formation labellisé par IPERIA qui a encadré les apprenantes, réparties en groupe d’une dizaine de personnes, et soutenues par des formateurs à l’écoute des problématiques rencontrées par chacune d’entre elles : difficultés langagières, méconnaissances des outils informatiques, manque de confiance. Une approche précieuse pour ces femmes volontaires ayant un grand besoin d’être accompagnées au plus près vers la professionnalisation, en quête de reconnaissance et désireuses d’apprendre. Pour leur volonté, leur parcours, leur réussite : nous renouvelons nos félicitations !

*Source : Eurostat, 2019