Alors que nous venons de participer aux 10 ans de la Fédération Européenne des Emplois de la Famille (EFFE), la question peut se poser : à quoi sert notre expertise européenne ? Nous sommes en effet observateurs et acteurs depuis 30 ans des avancées dans le secteur de l’emploi à domicile à l’échelle de l’Union Européenne. Il ne s’agit pas de faire de la figuration mais d’échanger et enrichir notre savoir-faire pour des avancées concrètes. Des avancées qui bénéficient aux (futurs) salariés et aux particuliers employeurs sur le territoire français. Explications.
Pourquoi IPERIA s’engage en Europe ?
Les 10 ans de la Fédération Européenne des Emplois de la Famille, que nous avons co-fondée, marquent notre engagement vers une professionnalisation effective du secteur de l’emploi à domicile à l’échelle européenne. Mais notre intérêt pour l’Europe, ses opportunités, ses débouchés, ont toujours constitué un fil conducteur à nos travaux. Piloter et être partie prenante de projets au sein de l’UE, cela peut paraître abstrait, loin du quotidien des salariés et des particuliers employeurs, mais il s’agit pourtant de travaux en prise directe avec la réalité des métiers et des enjeux sociétaux. Avec nos voisins, nous sommes dans les mêmes situations, avec des salariés qui ont des compétences mais des difficultés à les valoriser. Comment faire avancer la reconnaissance des assistants maternels, gardes d’enfants, assistants de vie et employés familiaux ? La question se pose dans tous les pays européens. Nos échanges d’expérience permettent d’apporter des réponses communes et contribuent à faire changer le regard sur ces métiers essentiels au bon fonctionnement de la société.
La construction d’outils concrets
Chaque projet européen inclut systématiquement des consultations et des phases d’expérimentation qui font l’objet d’études d’impact chiffrées. Ce qui signifie que nous mettons en pratique, sur le terrain européen, des travaux en faveur des salariés du secteur, des personnes éloignées de l’emploi (migrants, chômeurs longue durée), des organismes et des praticiens de la formation, des professionnels de l’emploi et de l’orientation.
Prenons l’exemple du projet MiCare, que nous avons coordonné : il a permis à des personnes issues de l’immigration de bénéficier d’un accompagnement pour leur insertion socio-professionnelle. Il se caractérise par un parcours individualisé spécifiquement pensé et construit avec nos partenaires. Avec MiCare, nous avons pu expérimenter un premier outil de positionnement professionnel pour les assistantes de vie. Et maintenant, nous en déployons un dans le cadre du LabMigration.
Des avancées pour les salariés du secteur de l’emploi à domicile
D’autres projets que nous avons portés en tant que chef de file ont été utiles à notre réflexion et au développement de nouvelles pratiques à l’échelle nationale :
- Carer+ (2012-2015) cette expérimentation nous a permis de réfléchir sur la manière d’inclure le numérique dans nos certifications.
- ValChild (2018-2020) a contribué à nous positionner comme un secteur en avance sur la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Ce projet a été marqué par la mise en place du questionnaire de diagnostic des compétences qui a nourri notre Conseil en Orientation et Evolution Professionnelle Sectoriel (COEPS).
- ChildIn (2018-2021) nous a donné l’occasion de travailler sur l’accompagnement des enfants présentant des troubles autistiques (TSA), et de leurs parents. En construisant un premier référentiel de formation et d’évaluation que nous avons testé en France, cela nous a permis de proposer par la suite un certificat auprès de France Compétences. Proposer une certification était une vraie plus-value que l’Europe a contribué à apporter.
Actuellement, nous sommes engagés dans le projet MyCred4Home qui expérimente la construction d’évaluations de micro-certifications, à la fois sur des compétences formelles et informelles. Elles pourraient être un tremplin pour accompagner l’évolution professionnelle des salariés du secteur de l’emploi à domicile. Nous évaluons donc la pertinence de mettre en place ces micro-certifications pour favoriser l’accès à l’emploi, et l’opportunité de les déployer en France.
Notre parcours européen se poursuit avec, toujours, la même vocation : que chaque projet soit bénéfique pour tous les (futurs) salariés dans leur parcours de professionnalisation et pour la reconnaissance de leur métier.
